Dis-moi à quelle vitesse tu parles, je te dirai qui tu es… et de quoi tu parles ! En effet, selon ce que l’on a à dire et de qui l’on souhaite être compris, la vitesse d’élocution varie. Le prêtre s’exprime face à une audience captive et souhaite apporter de la solennité à son prêche, il parlera lentement, très lentement, laissant des blancs entre ses phrases incitant son public à la réflexion. Légèrement plus rapide, mais toujours dans l’objectif de tenir des propos emprunts de solennité, un président de la république adoptera une vitesse de 100 mots par minute pour présenter ses voeux à la nation. Le présentateur scientifique, dont l’objectif est de permettre à une cible de néophytes de comprendre son propos adoptera un débit un peu plus rapide, autour de 130 mots par minute. Enfin, le présentateur du journal télévisé (et radio) a, pour sa part, besoin de captiver une audience et de conférer du rythme à son propos, il atteindra alors régulièrement les 200 mots par minute. Ainsi, la vitesse d’élocution dépend de différents facteurs dont les principaux sont l’objectif du discours, la complexité de son contenu et la cible à laquelle il est destiné, tant sur son aspect captif ou non, que sur son niveau de compréhension.
Quel rapport avec une vidéo explicative ?
En matière de vidéo scribing (ou vidéo explicative), on se situe dans la plupart des cas, au niveau du présentateur scientifique, aux alentours de 130 mots par minute. En effet, d’une part leurs objectifs sont identiques, dans les deux cas il s’agit de « faire comprendre », et d’autre part, les motivations de leurs cibles,une audience intéressée qui désire « apprendre quelque chose », sont assez proches.
Le coût d’une vidéo explicative est corrélé, entre autres facteurs, à sa durée. Pour les clients, la tentation peut donc être forte de vouloir en dire plus pour une durée identique, en forçant le débit de la voix-off. Ce n’est pas un bon calcul ! L’objectif d’une vidéo explicative n’est pas tant de dire beaucoup de choses que de dire des choses importantes ! Augmenter le débit de la parole, c’est, d’abord, prendre le risque d’être moins bien compris et, ensuite, que les messages soient moins bien mémorisés.
Heureusement, la vitesse de la parole ne se limite à la seule la vitesse d’élocution. Elle dépend également d’autres composantes « il y a aussi une vitesse syntaxique : des phrases courtes produisent une impression de vélocité. Au contraire, l’incise, la parenthèse, la subordonnée ralentissent. Il y a également une vitesse discursive. Poser d’emblée l’idée principale et fournir ensuite les arguments accélère le discours. On le retarde en revanche en différant à la conclusion l’énoncé de l’idée principale et en commençant par des attendus et des preuves¹ ».
Tout ça pour dire quoi ?
Pour réussir la voix-off d’une vidéo explicative, il faut maîtriser la hiérarchie des informations (quels sont les principaux messages ?), la syntaxe (comment en dire plus avec moins de mots ?) et les techniques discursives (comment construire son argumentation ?). Pour la rédaction des scripts qui sont lus par les voix-off des vidéo scribing produites par Dessine-moi une vidéo, nous faisons exclusivement appel à des journalistes expérimentés. Leur savoir-faire leur permet, à partir d’un brief téléphonique, de retranscrire l’essentiel de vos messages et de les utiliser de manière pertinente pour raconter votre histoire. En 130 mots par minute, environ…
1 : article inspiré des travaux de Rist Colas. 200 mots à la minute : le débit oral des médias. In: Communication et langages. N°119, 1er trimestre 1999. pp. 66-75.